Vie corporelle

CONSTAT ET REFLEXION

Pour expliquer la posture originelle de l’homme, deux théories s’affrontent. Nous n’en favoriserons aucune, et nous nous contenterons de les exposer brièvement. Selon les partisans de la première, majoritairement répandue, l’homme serait un descendant des primates simiens. Quadrupède, il serait devenu bipède soit en raison de l’influence qu’aurait exercé sur lui son environnement, soit pour libérer ses mains.

Selon les partisans de la seconde théorie, dite de la bipédie originelle, l’homme descendrait au contraire d’un spécimen bipède. Contrairement aux primates simiens, il aurait alors conservé cette posture bipède, ce dont témoignerait différentes parties de son anatomie. 

Quoi qu’il en soit, cette bipédie a engendré des postures, des attitudes, des comportements instinctifs, innés, mimés donc non-éduqués où des raideurs s’installent et augmentent tout au long de notre vie : 

  Rigidité corporelle 

  • Jambes tendues
  • Bras pendants
  • Articulations bloquées (épaules, poignets, chevilles, …)
  • Contractions musculaires
  • Dos tendu et voûté 
  • Nuque raide

Avec le temps, il s’en suit un inexorable déclin du corps, dû à une sénescence programmée. Une lutte s’engage, celle-ci passe par une meilleure hygiène de vie et la pratique d’une activité physique régulière et adaptée à l’âge de la personne. Mais en vieillissant, les souffrances corporelles demeurent une réalité pour la quasi totalité d’entre nous. Tout ceci aboutissant à plus ou moins long terme à des maladies expliquées précédemment dans NOS MAUX.

Afin de mieux comprendre notre édifice corporel, établissons un parallèle avec la construction d’une bâtisse. 

Commençons par la base. A l’instar des fondations d’une maison, celles de la gestuelle seraient composées d’un ensemble de mouvements sans buts déterminés (ex : marcher, courir, se baisser, se lever, s’asseoir, prendre, ramasser, pousser, tirer, lancer, attraper, …), comportement animal.

Le premier étage, il s’agit cette fois-ci d’exécuter un geste en visant un résultat, en se souciant de sa bonne exécution sans quête de performance, appelé couramment praxie (ex : tricoter, coudre, repasser, bricoler, conduire, activités sportives et artistiques). 

Enfin, le deuxième étage. Ce dernier niveau regroupe les disciplines où la recherche de la performance conduit à acquérir une dextérité optimale (disciplines sportives, artistiques pour les bons amateurs ou professionnels)

On peut se rendre compte que l’éducation n’intervient principalement qu’au premier étage et ne devient primordiale qu’au deuxième .

Comme pour la stabilité d’un édifice, l’ensemble de la structure gestuelle subit une forte influence des fondations primaires, tant sur le flux nerveux, que sur les fonctions musculaires et articulaires (comportement animal).

Nous prenons en charge notre éducation cérébrale dès l’enfance par un apprentissage du langage et de l’écriture. Nous nous détachons ainsi de notre état de nature. A contrario, nos actions corporelles sont laissées à l’abandon éducatif. Notre instinct primaire reste donc libre et l’éducation n’intervient que dans les niveaux plus élevés (1er étage, 2ème étage), sans remise en question des fondations. Notre bâtisse corporelle repose alors sur des fonctions primaires, qui ne prend pas en compte toute la fonctionnalité de notre appareil musculo-squelettique.  

Le commencement de notre vie corporelle repose soit sur des comportements innés ou instinctifs, soit sur le mimétisme de la gestuelle de notre entourage. Ces actions innées ou mimées constituent le fondement de nos gestes au quotidien. 

L’évolution gestuelle, autrement dit la programmation corporelle, se met ainsi en route. Or, si la répétition de ces mouvements conduit à une certaine dextérité, cela ne veut pas dire pour autant que ces gestes sont correctement exécutés dans le but d’une évolution corporelle bénéfique.

 

Les raisons de ce phénomène s’expliquent par le rôle prépondérant du cerveau. Celui-ci nous pousse vers une quête éperdue du PLUS et du BUT, au détriment de l’aspect qualitatif d’un mouvement. Autrement dit, nous délaissons la manière de réaliser dans les meilleures conditions le mouvement, au profit de l’objectif à atteindre.

Le système nerveux principal, composé notamment du cerveau et de la moelle épinière, origine de notre vie corporelle, vampirise toute notre énergie et n’en diffuse qu’une infime partie dans le reste du corps. L’énergie se trouve ainsi concentrée au niveau des articulations lourdes, telles l’épaule ou la hanche et des muscles du dos, ceci par des phénomènes de contractions et de crispations.

Doit-on alors se résigner à voir notre corps se dégrader, sans espoir d’une vie meilleure ? A l’évidence, non. Pour cela, il nous faut approfondir, analyser et comprendre la physiologie du mouvement au travers des différentes étapes de notre vie. 

Ce que nous prenons pour un mouvement n’est en fait qu’une débauche d’énergie concentré sur la colonne vertébrale afin d’atteindre notre but dans un délai le plus court possible.